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POÈME 75




LA NOUVELLE ÈRE

Je courais, les pas apeurés et tétanisés,
je revoyais le ciel sous les balles, se déchirer !
Mon baluchon couvrait des restes de souvenirs.
Des pleurs. Des larmes se disputaient mon avenir !
Mes cases se noyaient dans le feu cruel.
Tout est désespoir ! Aux sons des chants habituels,
toutes les nuits d'entre les tièdes palissades,
succédait la guerre et son décor maussade.
"Il faut se sauver" ! Partir !
"Il ne faut plus tirer sur le martyr !
Rejoindre la file silencieuse dans le drame.
Chercher l'ailleurs pour reposer mes dames !
un gite, un repaire, bien plus qu' un asile
je me découvre dans mon univers de mil,
avec mes camarades, autour d'un conte,
autour d'un soupir féérique sans nul compte !
on y voit un grand arbre, un fort vigile
bénir les rondes nocturnes sur les terres d'argile.
Et la nuit qui voulait nous voir à l'œuvre
sortit de la nuit et nous mit à l'épreuve !
Elle veilla !
Et l'on dansa !
Les chœurs tonnaient ! Mon village s'était levé !
Je retrouvais tous mes champs et tout mon blé.
Ma sœur dansait , son sourire encore plus beau !
Et ma mère, la porteuse d'eau arrose le terreau !
Je soufflais, plein de vie. je revis mon peuple !
Là, je veux m'arrêter. Là je termine le funeste périple !
Je pris l'ailleurs d'entre mes fragiles bras.
j'en ferai une planète pour mon village sans voix !
Etres des noires savanes, hibou, marabout,
lynx haut perchés sous hypnose étaient si doux !
Et l'ozone rafraichi donne tout son air
A notre nouvelle ère :
La FRANCOPHONIE !

Mamadou NGOM (SÉNÉGAL)


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