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POÈME 534




LE MONDE EST FEMININ

Un vent m'a poussé dans un trou.
Les yeux dans un noir dilemme,
Je tendis les bras vers mes doigts,
Seuls bouts de mes sens éteints.
Le vide s'étendit à mes doutes.
Il est à mon pied qui tressaillit,
Il est à mon cri qui s'annonce:
"Il y a quelqu'un ?"
Un écho souverain s'enfuit
Libéré de mes entrailles
Qui resserrent le désespoir
Autour de toute ma solitude.
Je me vis.
Je m'entendis hors du trou,
Hors du noir.
Dans la lumière du soleil.
Sur ma peau que je ressens,
Doucement et longuement,
S'emplit un long nerf
De cette sève nourricière
Venue de mon lointain village,
Aux frontières des sons des pilons
Sur les battements des mains
Des filles nubiles et insouciantes,
Les soirs des retours de chasse,
Victorieuse.
Et comme une érection ultime,
Dressé dans un éloge clairvoyant,
Je fendit le noir de mon œil !
Je vis ma mère
Au milieu du combat.
Je ne suis pas né seul.
Je suis venu avec une femme :
Ma MÈRE !

Mamadou NGOM (SÉNÉGAL)




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